[Candidature] Argalion [Accepté] [Candidature exemple]

-Argalion, vas me chercher mes habits de voyage nous partons.
Je ne sais pas encore où nous nous rendons, mais Ser Ylidrim veut que nous y soyons au plus vite. Je dois me dépêcher sinon mon maître sera furieux. Et personne n'aime le Ser quand il est en rage. J'attrape sa chemisière à lacets et lui enfile. Il grogne. Je hais cet homme. Mais je lui doit tout. Alors je me tais. Je lui enfile ses braies et lui lace ses sandales. Il se racle la gorge. Je baisse les yeux et lui met ses bottes. Quel assisté. Et pas un merci. Que va-t-il me demander après ? Du vin très certainement.
Bien il est habillé. Gregor nous attend devant. Il est gentil Gregor. Pourtant il n'a pas toujours eu la vie facile. Enfin c'est comme ça il a bien tourné, c'est déjà ça. Ser Ylidrim enfourche sa monture à la sortie de son palais et me hurle :
-Il vaut mieux pour toi que toute ma garde soit à la porte du Sud d'ici au couché du soleil. Ne m'oblige pas à mettre ta tête sur une pique et à t'afficher sur les remparts.
Décidément, c'est une très mauvaise journée qui débute.

*

Je rejoins le Ser une heure après, à la sortie du Sud. Accompagné du chef de la garde personnelle du Ser. Ce dernier me crie :
- Alors "Batard" c'est tout ce que tu m'apporte ? Ne t'ai-je point offert un emploi, ne suis-je point un homme charitable de t'avoir sauvé du joug de ton ancien maître ? Et c'est ainsi que tu me récompense, que tu me remercie, en ne me ramenant, qu'un homme sur la cinquantaine demandée ?
-"M'Lord je les ai fait quérir, mais aucun ne m'a écouté. Je leur ai pourtant dit que cet ordre émanait de votre personne mais rien n'y fait. Seul Wals m'a suivi pour vous rejoindre."
- Il dit vrai mon seigneur. Mes hommes ont abusé du vin du sud que vous leur avez offert pour leurs loyaux services. Aucun d'entre eux n'est capable de partir en voyage aujourd'hui.
-Alors allez chercher vous cinq plus fines lames et amenez les moi. De suite. Par la barbe des Gamors,
qu'attendez vous bande d'imbéciles ?
- Rien M'lord, nous y allons.

*

Cela fait bientôt trois semaines que nous marchons. Et pas de ville en vue. Je savais que les cités libres d'Ascalon était à l'extrémité du monde, mais je ne pouvais me douter que tout ce qui nous séparait du reste du monde étaient en réalité des plaines et des vallées, sans rien d'autre. Je n'ai pas croisé un homme autre que ceux sous les ordres du Ser depuis le départ de notre voyage. Nous campons dans des clairières la nuit. Nous faisons un feu et nous nous réchauffons, moi et les six gardes du Ser autour du feu. Tandis que mon maître se repose dans sa tente. Ce que je donnerais pour dormir dans une tente.
-" Je tuerais pour pouvoir dormir dans sa tente" dis-je à Tommen le plus jeune des guerriers.
-" Comme je te comprends. tu n'as pas fait de guerre toi, ..." me dit Tommen
-"Toi non plus ! " le coupa l'un de ses camarade en émettant un rire gras.
-" Et la défense du Lord lors de l'embuscade des clans des collines ?"
-"Et tu appelle ça une guerre ? Ces idiots tenaient si mal leurs piques qu'ils se seraient tous empalés dessus si ils avaient trébuchés."
-"Nous avons combattus pendant plus de huit heures !"
- " J'ai combattu au côtés du Lord à la bataille "de la fosse", j'ai reçu une flèche dans mon entre jambe. Et j'ai terminé la bataille avec celle-ci" Il sortit une pointe de flèche de l'ancienne guerre.
- "Tu la gardes toujours sur toi ?!"
-"C'est un porte bonheur"
Et la discussion continua jusqu'au milieu de la nuit.

*

Au petit matin, je me réveille avec un mal de crâne abominable. C'est à cause du vin. Je regarde autour de moi. Tous endormis. Quelle bande d'ivrognes. Je décide d'aller réveiller le Ser, le matin est déjà bien entamé et nous partons habituellement à l'aube.
Je rentre dans la tente du Ser. Il dort toujours. Sur son chevet une lettre. Le cachet est brisé. Sa bougie est consumée. Il a du lire toute la nuit me dis-je. Je m'approche de lui, Je tente de le réveiller. Mais impossible. Je bouge ses couvertures, il est froid. Il est glacé. Quel maléfice a-t-il pu subir pour mourir en une seule nuit ? Je suis prostré. L'homme que je hais est mort. Mais cet homme m'a tout offert. Un toit à manger, et un travail. Je part réveiller Wals, il est calme et posé cet homme. Je me tourne vers la sortie tandis qu'un râle s'élève. Mon maître n'est plus mort. Mais il n'est pas vivant pour autant. Affolé par la situation, j'empoigne son épée, et transperce Ser Ylidrim de toute ma force. Ce dernier vit toujours et à mesure que son visage se rapproche du mien, je sens l'odeur de la mort m'envahir. Il faut que je trouve un moyen de l'arrêter. Je sors l'épée de ses entrailles, et avec un pas de recul lui transperce la boîte crânienne. Je le regarde, se vider de son sang sur la toile de sol de ses appartements. Je regagne vite mon esprit et comprends qu'il faut fuir. Je reprends l'épée du Ser, il n'en aura plus besoin. Je vais lui prendre sa bourse aussi. Je vais avoir besoin d'or.
Et bien de l'or et de l'acier, que demander de plus. En plus les gardes ne sont même pas debout.
Je reprend le voyage seul cette fois. J'espère que la prochaine ville n'est plus très loin. En plus, j'ai mal aux pieds !

*

Je marche seul dans la vase depuis deux jours. Je n'ose pas m'arrêter pour me reposer de peur de voir mes anciens compagnons chercher justice. J'ai froid. J'ai faim aussi. Et ces satanées bottes qui me font mal au pied !

*

Je marche aux travers des broussailles, quand soudain un image effroyable me traverse la pensée. Je revois le Ser tentant de se régaler de mon visages en s'empalant de plus belle sur la lame. Et si il n'était pas le seul, et si c'était une sorte de maladie, que cette maladie m'ait atteint, et si sur ma route j'en croisais d'autre, non ce n'est pas pensable. Non, inimaginable. Tiens, le terrain est plus droit ici, on dirait le début d'un sentier... Mais oui ! Oui c'est un sentier ! Par les Dieux, je rêve de ce moment depuis de lustres ! Ha ha quel bonheur, ce sentier doit bien mener quelque part. Je vais pouvoir voir où poser les pieds ! Fantastique !

*

Après une heure de marche sur la poussière du sentier naissant, j'aperçois au loin une bâtisse, puis une autre, puis une troisième, et enfin, j'aperçois une vieille femme, et un jeune garçon, il discutent, le soleil se couchant en arrière plan. Je m'approche d'eux La vieille femme déclare :
-" Qui est-ce, Dannick c'est toi ? Réponds moi Dannick."
-" Ce n'est pas Dannick grand-mère, c'est un étranger."
-"Un étranger ? Décris le moi Janik. Alors j'attends."
-" Il est assez grand, il a des cheveux courts et bruns. Ses yeux sont bleus, comme l'azur, et il a l'air sérieux et triste."
Je ne sais pas ce qu'il me prend mais je leur répond comme un seigneur.
-"Silence, je suis Argalion, de la cité du Nord, pourfendeur des non-morts. Quel est le chemin le plus court pour un homme qui cherche à changer de vie ?"
-"Du calme mon enfant, ce n'est pas une manière correcte de s'adresser aux Ancêtres, la nuit va tomber, vous n'irez nulle part avant l'aube. Et même si vous le vouliez, vous vous feriez dévorer par les lynx de fumée."
-"Ne raconte pas de sottises Grand-mère, les lynx de fumée ont tous disparu."
-"Bien vieille femme, quel est l'endroit le plus adapté pour un homme qui a de l'or dans sa poche et qui cherche à passer une nuit sans être harceler par les puces ?"
-"Il y a l'auberge du "Cochon qui tousse" à une lieue à l'ouest."
-"Merci bien paysanne"Dis-je en lui jetant une pièce d'or de la bourse volée.

*

J'arrive à l'auberge. L'endroit est petit mais il y fait chaud. C'est mieux que de mourir "dévoré par des lynx astiqués" ou je ne sais trop quoi. J'entre, l'auberge est à moitié vide. Il reste des tables de libre à droite de la porte, devant le comptoir. Je m'installe. La soirée se déroule. Un ménestrel m'aborde et pour cinq pièces m'interprète "La volonté des morts". Cette chanson raconte l'histoire d'un héros ayant survécu à l'attaque de son père qui était en chambre funéraire depuis trois jour. C'est lugubre. D'autant plus que ça me rappelle très clairement quelque chose. Je monte dormir. Je demanderai demain à l'aubergiste le meilleur endroit pour changer de vie.

*

J'ai dormi pendant plus d'une demi journée. L'aubergiste est venu me réveiller. Il me croyait mort !
Bien si je suis debout autant reprendre mon voyage. Je demande ainsi à l'aubergiste :
-" Dites-moi mon bon, que pouvez-vous conseiller à un homme qui est désireux de changer de vie ? "
-"Vous devriez prendre une galère pour l'autre monde... Ils vont jusque Arips je crois"
-"Merci beaucoup tenez pour votre accueil." Dis-je en lançant un pièce dorée sur le comptoir."
-"Adieux messire"

*

Je me dirige jusqu'au port, paye le capitaine et embarque pour ma nouvelle vie.
Bientôt je poserai le pied dans ma nouvelle vie.
Bientôt je pourrai oublier mon crime, mon parricide.
Je crois que ce qu'il me terrifie, c'est qu'en réalité, j'ai aimé sentir la vie d'un homme quitter son corps. J'ai aimé transpercer la chair, broyer ses os.
Je suis au arrivé :
"Terme de mes vingt cinq années de souffrance,
Le sang du crime ternit mon innocence,
Le meurtre me procure une infinie jouissance.

J'ai péché mais c'était la seule solution,
J'ai tué et je vous demande pardon,
Cette nuit je deviens mon propre démon
Seul le meurtre libère ma passion."